FIN DE L’ECLIPSE

 

29 mars 2025 - 12H - Finistère sud - Eclipse solaire partielle à 33%

S’ÉCLIPSER

Le temps de…. le temps qu’il faut.

Il m’a fallu 9 ans.

Il m’a fallu un choc terrible.

Il m’a fallu tout quitter.

Il m’a fallu partir à l’autre bout du monde.

Il m’a fallu me laisser le choix de pouvoir tout recommencer à zéro.

Il m’a fallu me laisser le droit de disparaître aux yeux du monde qui m’a vu naître.

Il m’a fallu tout remettre en question.

Pourquoi?

Dans un premier temps, pour survivre.

Survivre aux traumatismes individuels et collectifs.

Survivre au stress, à la toxicité.

Survivre à l’horreur, l’absurde, l’insensé, l’innommable, l’ineffable, l’enfer.

Survivre au cauchemar.

Dans un deuxième temps, pour une question:

Qui suis-je?

Au-delà du cauchemar.

Au-delà de ce que les autres croient que je suis.

Au-delà de ce que le monde veut que je sois.

Au-delà de ce que je crois être.

Dans un troisième temps, pour créer.

Créer le chemin vers la renaissance.

Créer des murs cyclopéens là où le retour en arrière est impossible.

Créer des ponts et des portes là où il semblait que c’était impossible.

Créer des formules magiques de guérison.

Créer une nouvelle matrice à partir de ma substance originelle,

un nouveau monde dans lequel je peux donner naissance

à mon âme.

(SJ)

 

"Un disciple alla un jour voir un grand sage et lui dit: "Pourquoi ai-je l'impression de suffoquer intérieurement, comme si je voulais crier ? " Le maître le regarda et répondit "Parce que le monde est ainsi fait."

Chacun de nous souhaite s'épancher dans l'amour et la créativité, explorer sa nature spirituelle, bien que cette volonté soit souvent tenue en échec. Nous nous sentons enfermés en nous-mêmes. Certains ont toutefois réussi à franchir les limites qui restreignent tellement la vie. Voici ce que dit le poète perse Rumi " Tu es l'esprit souverain pris au piège des circonstances, comme le soleil que masque l'éclipse."

Celui qui proteste ainsi contre les bornes spatio-temporelles qui entravent les êtres humains est un magicien. Mais notre éclipse est provisoire. Nous apprenons auprès d'un magicien dans le but de découvrir le nôtre. Or, trouver le guide intérieur signifie se trouver soi-même. Soi-même, c'est un soleil inextinguible, parfois éclipsé certes, mais qui, une fois l'ombre dissipée, ressurgit dans toute sa splendeur. "

"L'essence du magicien est la transformation."

-Deepak Chopra 'La voie du magicien'




LE VAGABOND DES MERS DU SUD

En 1968, lors du Golden Globe Challenge, la première des courses autour du monde en solitaire et sans escale, Bernard Moitessier est en tête après sept mois de navigation. Mais au lieu de franchir la ligne d’arrivée, il met cap à l’est vers le Pacifique, préférant continuer sa route à bord de son voilier Joshua. Il annonce au monde sa décision le 18 mars en catapultant à l’aide d’un lance-pierre un message sur un cargo :

"Je continue sans escale vers les îles du Pacifique parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme".

Article de France Culture

 

( L'essence du magicien est la transformation

)

( L'essence du magicien est la transformation )

“Dans la profondeur de la forêt résonnait un appel, et chaque fois qu'il l'entendait, mystérieusement excitant et attirant, il se sentait forcé de tourner le dos au feu et à la terre battue qui l'entourait, et de plonger au coeur de cette forêt toujours plus avant, il ne savait où ni pourquoi ; il ne se posait pas la question mais l'appel résonnait impérieusement dans la profondeur des bois.” 

- JACK LONDON “L’appel de la forêt"“

L’APPEL DU RETOUR À SOI

La grande conteuse Clarissa Pinkola Estes, autrice du livre “Femmes qui courent avec les loups”, raconte dans celui-ci l’histoire de “Peau de phoque, Peau d’âme”: une femme-phoque qui subit le vol de sa peau de phoque, ce qui l’empêche pendant de longues années de retourner chez elle, sous la mer, parmi les siens, et la retient prisonnière sur la terre ferme. De là, la femme s’amaigrit, tombe malade, perd la vue et se meurt… jusqu’à ce qu’elle puisse retrouver sa peau, et retourner à la mer.

Clarissa explique ce que le conte enseigne : perdre sa peau de phoque c’est perdre sa nature sauvage, profonde, instinctive et numineuse. Autrement dit, son âme. Cette perte de l’âme, ou du lien avec elle, nous condamne à une perte de sens, d’énergie créatrice, affective, voir d’énergie vitale.

Il existe une infinité de façons d’en arriver là, particulièrement dans notre société moderne qui s’ancre dans une matérialité radicalement coupée de la nature et du sauvage -“Nous dénonçons le fait que le territoire naturel de certains animaux est maintenant cerné par les constructions urbaines, autoroutes, le bruit et autres nuisances- comme si nous n’en n’étions pas victimes nous aussi.

L’âme est notre première demeure, là où nous sommes véritablement à la maison, en nous. S’éloigner de cette maison intérieure trop longtemps nous rend malade, d’abord psychiquement, spirituellement, émotionnellement puis physiquement. “Notre corps est ici et maintenant, mais notre âme est loin, très loin.” Un véritable “homesick”, et “ce n’est pas un malaise temporaire. Cela dure et cela croît avec le temps.” Ou comme le dit encore Clarissa, “c’est l’hambre del alma, la faim de l’âme.

Heureusement, l’âme sait toujours se faire entendre. C’est là qu’elle provoquera, d’une manière ou d’une autre, et surtout d’une manière qui nous parlera personnellement, un appel. Un appel qui vient de loin, qui vient de nos profondeurs. Un cri de détresse mais bien vivant, et bien puissant. “l’âme vient nous chercher.”

Alors se présente une véritable épreuve de volonté. L’âme nous tend la main, allons-nous la saisir? Allons-nous répondre à son appel? Aller à sa rencontre, prendre soin d’elle et la laisser nous ressuscité ? Ou allons-nous céder à la peur de l’inconnu, des conditionnements, des jugements des autres, la culpabilité, tout ça déguisé sous des belles fausses promesses : “Dès que j’ai fini ceci, j’y vais. Dès que je vais pouvoir m’échapper… Dès que le printemps arrive… Dès que les enfants seront à l’école…

Pourtant rien n’est plus important que de répondre à cet appel, c’est celui que l’on attend en secret depuis toujours, depuis que notre âme a été mis au placard pour pouvoir mieux se conformer à la société moderne.

Mieux vaut rentrer quelque temps chez soi, même si cela irrite les autres, plutôt que de rester à s’abîmer, avant de finir par s’en aller, complètement laminée.”

Il n’est pas non plus la peine de négocier le timing, si l’appel se fait entendre, c’est que c’est le bon moment pour y répondre. L’âme sait des choses que nous ne savons pas. “La femme phoque ne retourne pas à la mer parce qu’elle en a envie, ou que c’est une belle journée pour ce genre de choses, ou parce que sa vie est bien en ordre: non elle y va parce que le temps est venu et qu’en conséquence elle doit le faire”.

Si nous attendons la validation des autres ou de la société pour répondre à cet appel, alors nous pouvons attendre longtemps. C’est à nous individuellement de se laisser le droit et même le devoir d’y répondre, de faire à nouveau de la place dans le temps et l’espace pour ce lien à Soi. Ce Soi profond, sauvage, intérieur et sacré qui transcende l’égo-personnalité avec lequel nous naviguons en société, construit par et pour cette société.

“N’ayez pas peur de ne pas savoir, il doit en être ainsi à différents moments de notre vie. Ce trait des contes et des mythes nous encourage à obéir à l’appel, même si nous n’avons aucune idée de la direction à prendre, du but du voyage et de sa durée.”

Une fois que nous retrouvons notre peau d’âme, notre maison, nous pouvons retourner vers le monde et nous sommes alors des êtres capables de vivre dans les deux mondes à la fois, celui de notre âme et celui de la société. Et encore mieux, peut être de les unifier.

 

FIN DE L’ECLIPSE

“There's a story that I want you to hear
Okay?
It's about a woman who woke up one day
And realized that her life was a mirage, an illusion, a comfortable dream winding the horrible nightmare
that she constantly had night after night


She lived in a skeletal world
No substance at all
Quickly came crumbling down around her
She hit rockbottom
And after she hit rockbottom
She pulled herself out of it
She was able to take back her destiny
She had to die
Before she could live


This is my story

The trauma that you experienced
Will forever define you
But you're not alone
We're here for you
And there's so many others just like you


And it's time that we take a stand
And make a change and break their system
Do you understand?
What I'm saying?”

Chrysalis - Sebastien Tellier

 
 
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LE RETOUR DE PERSEPHONE